Le changement ne passe pas uniquement par le mental

On pense souvent que pour guérir ou avancer, il faut comprendre. Mettre des mots. Analyser. Mais que se passe-t-il quand, malgré toute cette clarté mentale, on se sent encore bloqué ? Et si le corps, lui aussi, avait quelque chose à dire — et qu’il attendait simplement qu’on l’écoute?

Et si la guérison n’avait jamais été censée se faire d’un seul côté?

Quand on cherche à guérir, à évoluer ou simplement à aller mieux, on se tourne souvent vers le mental.
On parle, on réfléchit, on analyse. On essaie de comprendre.

Et c’est vrai — le mental détient des clés précieuses.

Mais avec le temps, on peut ressentir qu’il manque quelque chose.
On a mis des mots sur nos douleurs, on les a intellectualisées… et pourtant, on se sent toujours coincés.

C’est parce que notre corps a toujours fait partie dune histoire… La nôtre, et que lui aussi a la sienne à raconter.

Ce constat que le corps a besoin de s’exprimer fait partie de ma pratique, et c’est exactement ce que la psycho-kinésiologie a mis en lumière depuis longtemps : la transformation ne vient ni uniquement du mental, ni uniquement du physique — elle naît de la conversation entre les deux.

Le fondateur de la psycho-kinésiologie disait souvent qu’en tant qu’ostéopathe, il avait le sentiment qu’il manquait une dimension émotionnelle. Et qu’en tant que psychothérapeute, c’était le corps — et sa sagesse — qui était absent.

Ce manque de l’un ou de l’autre est exactement ce qui m’a amenée à créer la méthode Organic Performance. Ce besoin de trait d’union entre deux mondes.

Et si la vraie guérison, la vraie autonomie, venait non pas d’un choix entre le corps et l’esprit… mais de leur reconnexion?

Notre corps a plus besoin d'être considéré que réparé

Je ne suis pas arrivée à cette approche par la théorie.
C’est en écoutant mes propres symptômes avec un regard nouveau que tout a commencé.

Quand une douleur apparaissait, mon premier réflexe était souvent : Comment faire pour que ça s’arrête?

Mais avec le temps, j’ai découvert quelque chose qui a tout changé.

J’ai commencé à voir mes symptômes non comme des ennemis, mais comme des messagers.

C’est là que j’ai commencé à pratiquer ce que j’appelle aujourd’hui ma technique de guérison par la reconnaissance.

Quand quelque chose fait mal, je m’arrête. Je me relie à cette zone, avec douceur. Je lui offre de la compassion. Je la remercie même parfois — car elle me montre qu’un espace en moi a besoin d’être entendu.

Un endroit où je me suis oubliée.
Une partie de moi qui attend encore un pardon.
Une blessure qui n’a pas encore été accueillie avec amour.

Et très souvent, lorsque je laisse vraiment de l’espace à cette reconnaissance — lorsque je vois le symptôme non seulement physiquement, mais aussi émotionnellement et symboliquement — quelque chose change.

Ça s’adoucit. Ça se libère.

Pas par la force.
Pas par l’analyse mentale.
Mais par la présence.

Alors j’ai fini par comprendre : la guérison ne s’impose pas. Elle s’autorise.

Ce travail nous fait avancer de corps à âme

Une de mes clientes les plus fidèles est venue me voir pour la première fois il y a presque vingt ans.

À l’époque, elle pratiquait le yoga régulièrement — mais se blessait souvent.
Rien de très grave, mais son corps semblait lui dire “non” plus souvent qu’elle ne pouvait l’expliquer. Quelque chose ne tournait pas rond. Et elle était prête à explorer sa situation autrement.

Ce travail a été fondateur — pour elle comme pour moi.
C’est en l’accompagnant que j’ai commencé à poser les bases de ce que je nommerais plus tard ma technique de guérison par la reconnaissance.

Son parcours m’a aidée à voir que bien souvent, l’inconfort physique porte en lui des messages émotionnels non exprimés — et que les reconnaître avec douceur peut transformer bien plus que la posture.

Des années plus tard, après avoir traversé des événements personnels difficiles, elle a développé deux épaules gelées.

Mais à ce moment-là, nous avions construit un langage commun — une façon de rencontrer ce nouveau défi avec conscience, au lieu de le vivre dans la peur.

Aujourd’hui encore, nous nous retrouvons chaque semaine pour des séances de Pilates.
Et ce qui nourrit notre travail, ce n’est pas la technique — c’est l’état d’esprit.

Quand un mouvement ne passe pas, elle ne force pas. Elle s’écoute. Elle sent. Elle reconnaît que son corps exprime quelque chose. Ensemble, en douceur,  nous explorons jusqu’à la racine du problème.

Et chaque fois, immanquablement, son corps répond.
L’amplitude revient. Le mouvement se libère.
Le changement se produit — non pas par la force, mais par la présence.

C’est ça que j’entends lorsque je parle d’un corps qui évolue.
Il porte notre histoire, oui — mais il porte aussi notre capacité à guérir.
À condition qu’on accepte de le rencontrer là où il en est.

Notre corps est prêt à guérir. Il attend juste que nous soyons prêt-e.

On nous a trop appris à tout séparer.
Le corps, c’est pour les médecins ou les kinés.
Le mental, c’est pour la parole, les psys, les outils cognitifs.

Mais une  guérison digne de ce nom ne fonctionne pas en compartiments.

Dans mon expérience — personnelle comme professionnelle — les transformations les plus durables se produisent quand on reconnecte les morceaux.

Quand on reconnaît que la douleur n’est pas seulement physique.
Que la posture n’est pas juste structurelle.
Que le mouvement n’est pas qu’un geste technique.

Notre corps est intelligent. Émotionnel. Vivant.

Et surtout : il est réactif.

Pas à la force — mais à la présence.
Pas au contrôle — mais à la reconnaissance.
Pas aux protocoles — mais à la vérité du moment.

C’est ce que j’adore offrir dans mon travail :
Un espace où le corps et le mental peuvent enfin se reparler.
Un espace où nos symptômes ne sont plus des choses à corriger,
mais des messages à comprendre — et à faire évoluer.

Car c’est seulement à partir de là que quelque chose s’ouvre. Que ça respire.

Et c’est là que le vrai mouvement devient possible.
Celui qui vous porte en avant avec aisance et souplesse.
Celui qui vous donne de la puissance — de l’intérieur à l’extérieur.

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